Le samedi 19 juillet 2025 à Doha au Qatar, le gouvernement congolais, représenté par M. Jacquemain Shabani, le Vice-premier ministre chargé de l’Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires coutumières, secondé dans cette tâche par son adjointe, Mme Eugénie Tshiela Kamba, la vice-ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières, a remporté une victoire qui adoube sa quête de rétablissement de la souveraineté nationale mise en mal par les rebelles de l’AFC/M23 à l’est de la RDC. Outre les deux éminents membres du gouvernement Judith Sumwina Tuluka cités ci-dessus, on a également noté la présence de M. Jean-Claude Kabongo, le conseiller spécial du président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, dans la capitale qatarie. Du côté AFC-M23, Bertrand Bisimwa (M23) et Yannick Tshisola (AFC) étaient les interlocuteurs des négociateurs venus de Kinshasa.

Après plusieurs atermoiements funestes, un compromis avec le mouvement rebelle AFC-M23, qui occupe quelques pans des provinces de l’est de la RD Congo, notamment la ville de Goma et celle de Bukavu, sans oublier des portions des territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo, ainsi que des zones proches de Goma et de Sake, vient d’être trouvé, avec la signature de ce document historique titré : Déclaration de principes entre les représentants du gouvernement de la RDC et les représentants de l’Alliance du Fleuve Congo/Mouvement du 23 Mars, en appui au processus de paix devant conduire à un accord global avec la facilitation de l’état du Qatar.En plus des généralités introductives habituelles, ledit document mentionne l’obligation d’un cessez-le-feu permanent, qui inclut l’interdiction de toutes attaques aériennes, terrestres, lacustres, maritimes, ainsi que de tout acte de sabotage, et s’applique à toutes les forces engagées dans ce conflit armé. Il y est dit en outre que les parties doivent également s’abstenir des actes, des déclarations et autres voies de fait pouvant compromettre le cessez-le-feu. Les protagonistes sont ainsi tenus à renforcer la confiance mutuelle, en vue d’aboutir à un accord inclusif, devant rassurer les populations de la RD Congo sur l’évidence d’un retour imminent à la paix.Cette convention parle également de la restauration de l’autorité gouvernementale dans tous les territoires occupés par les rebelles de l’AFC/M23, qui reconnaissent que le rétablissement du pouvoir de Kinshasa aux lieux qu’ils administrent d’une manière abusive est une conséquence indubitable de la signature imminente de l’accord de paix, qui va définir les modalités, les étapes, ainsi le processus de ladite restauration.Quant aux réfugiés et déplacés internes ou externes de guerre, les parties en présence se sont engagés à favoriser leur retour vers leurs zones et pays d’origine, en conformité avec l’accord tripartite signé par la RDC, les pays d’asile et le HCR, dans le strict respect du droit humanitaire international, ainsi que des normes relatives aux populations déplacées. Ledit processus devra en effet permettre la réinsertion des réfugiés dans leurs milieux d’origine et s’attaquer aux causes profondes à l’origine du conflit armé.Les parties s’étaient également entendues pour protéger les populations locales, avec le soutien de la Monusco et autres organismes régionaux de régulation, par la mise en place des mécanismes de vérification idoines.Quant à l’accord de paix en question, il s’imbrique dans un processus de négociation visant à garantir le développement durable, la justice sociale, ainsi que la protection des droits humains. Au finish, les violons se sont accordés sur la mise en œuvre des recommandations issues de cette déclaration immédiatement après sa signature, avec comme délai butoir le 29 juillet 2025. Ainsi, les négociations directes qui doivent s’engager aussitôt après la signature du document précité, afin de parvenir à un accord de paix au plus tard le 8 août 2025, s’inscriront dans la direction prise par de l’Accord de Paix précédemment signé entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda le 27 juin dernier à Washington aux États-Unis d’Amérique. Dans un esprit de responsabilité, de compromis et de coopération, les parties se sont engagées à signer ledit accord au plus tard le 17 août 2025.Tout en félicitant l’état qatari pour sa déterminante facilitation, les États-Unis pour son implication sans faille dans la restauration de la paix à l’est de la RDC, ainsi que l’Union Africaine, pour sa quête permanente de la stabilité dans la région des Grands-Lacs, les deux camps ont, à travers les signatures de M. Sumbu Sita Mambu, le haut représentant du chef de l’état congolais, chargée du processus de Luanda et de Nairobi, ainsi que celle de M. Benjamin Mbonipa, secrétaire permanent de l’AFC/M23, agréé cette pertinente déclaration d’intention le 19 juillet 2025 à Doha, état du Qatar, en deux exemplaires, en français et en anglais.Force est alors de constater qu’avec cette « Déclaration de principes entre les représentants du gouvernement de la RDC et les représentants de l’Alliance du Fleuve Congo/Mouvement du 23 Mars, en appui au processus de paix devant conduire à un accord global avec la facilitation de l’état du Qatar », les divers va-t-en-guerre qui vivent du sang versé par les congolais innocents et de la prédation systématique, voire systémique, des ressources naturelles et minières de la RDC, doivent maintenant être sur le qui-vive, l’heure de la paix étant arrivée.
Jean-Paul ILOPI Bokanga/Directeur de Rédaction.