La première édition du prix de la Régénérescence, organisée dans le cadre de la célébration du 67eme anniversaire d’âge et de la rentrée littéraire du poète, écrivain, journaliste, animateur culturel, critique littéraire, biographe officiel de feu Papa Wemba, ainsi que du poète-philosophe François Médard Mayengo, a été remportée par M. Daniel Mukubi, autrement dit « Le poète de la nation », grâce à son texte titré : Ainsi sont faits les livres !
Comme annoncé, cette manif festive et littéraire a eu lieu au lieu-dit Caddy Acoustique VIP, sis Complexe Wilhens, 53/D à Kinshasa-Matete, le 19 janvier 2025, de 13 h 30 à 17 h 30, suivi de moments de réjouissances bon enfant qui sont allés jusqu’à l’orée de 23 h 00. Selon le Vice-président de son jury, François Médard Mayengo, le deuxième prix, celui de consolation, a été gagné par le poète Sam Zola, l’éditeur des éditions du Grand Lac, pour sa pièce poétique intitulée « Âme cachée », tandis que le troisième prix, toujours de consolation, a été décerné à Mme Merveille Ame, pour un ensemble de trois poèmes titré « Petite Collection funèbre ».

Aussitôt après ce sacre, la poétesse, kassaliste et écrivaine Elodie Ngalaka, du Collectif Bookutani, spécialement venue de la Belgique, entre autres, pour cet événement, accompagnée de son affectueux mari, M. Guy Tshibassu, également membre du Collectif Bookutani, a électrisé la salle en faisant avec sa maestria habituelle un récital de l’aubade poétique vainqueresse, envoyée au secrétariat du jury trois minutes avant la clôture du concours, que nous mettons in extenso ci-dessous.
AINSI SONT FAITS LES LIVRES
Sur le chemin tortueux de la vie,
Je vois encore l’homme aux yeux voilés,
Marcher à pas de tortue par-ci,
Courir telle une gazelle par-là,
Sa requête n’étant qu’une quête effrénée
De la vérité, de la vertu, du savoir,
De la connaissance et de la renaissance,
D’une existence répudiée par l’ignorance.
Attiré par l’éclat d’une étincelle factice,
Il avance à pas de géant vers un vide existentiel,
Son regard scotché sur le mensonge du Siècle,
Ce ciel sans soleil,
sans lune et sans étoiles.
Je le regarde,
armé de son zèle trompeur,
Prendre des ailes,
voler loin de l’air prometteur
Et calciner son énergie, la magie de ses rêves,
Son espoir et son envie d’une vie en rose.
Le voilà errer de l’aube
à l’aurore dans ses erreurs,
Tel le conquistador d’une bataille sans médaille,
Perdu dans les méandres d’une fausse route,
Étourdi par la force de ses efforts devenus vapeur.
La peur dans le ventre,
le captif de la naïveté
Se retrouve dans l’antre de son déficit cognitif,
Pris en étau entre l’apparence et la réalité,
Coincé comme un nouveau circoncis sans kamis.
Sa déception est un abîme sans fond
Qui noie dans le tréfonds de ses profondeurs absconces
Les fondements d’une vie motivée par l’essentiel,
Ses jours torturés et triturés par les jougs
Du séjour des morts,
lui que plus rien ne fascine.
Je le vois encore seul au seuil de sa tristesse,
Esseulé par le contenu fade d’une saveur trompe-l’œil
Et attristé par la superficialité de son regard de cougar.
Envoûté par les fantaisies des couverts adamantins,
Il est tombé tôt le matin sous les charmes
D’un repas au goût blême du trépas,
Laissant derrière lui un problème sans solution.
Hérésie, ces cercueils en or ne sont pas honorifiques,
Leur contenu n’étant que recueils d’ossements
Offerts au pourrissement, et l’odeur putrescible
De leur décomposition chasse la vie à leurs côtés.
Une vie sans discernement perd la vue,
Et tord le sens de l’existence,
Quand elle ôte le voile sur la couverture
Magnifiant la vanité d’une bouture stérile.
Je la vois jeter en pâture les prouesses viriles
D’un grain qui lève sa dormance,
Mais qui reste enfoui sous terre, sa pourriture
Cachant en elle la régénérescence de toute une forêt.
L’apparence exécute toujours ses pas de danse qui charment,
Laissant transparaître à la surface son appât,
Ce repas que préfèrent les mouches qui s’y attachent
Quand elles profèrent des injures à l’égard des abeilles
Qui pourtant font des navettes sur des fleurs
Pour en sucer le nectar, nourrir les ruches
Et produire du miel à leur aise :
Ainsi sont faits les livres.
On ne les juge pas par la couverture,
mais par la quintessence de leurs dires.
Après la splendide déclamation de cette poésie envoûtante, faite par une muse venue du Plat Pays, il avait été demandé à l’assistance de critiquer le choix du Jury, composé du Patriarche et poète Alidor Clovis Mwamba Ntita Kayembe, de Melbourne, comme président, du poète-philosophe François Médard Mayengo, comme Vice-président et du poète de la régénérescence Jean-Paul Brigode ILOPi Bokanga, comme Secrétaire Rapporteur.

Réagissant d’une manière unanime, le public avait fait une vive ovation au poème plébiscité, à son auteur et à sa déclamatrice. Sur demande du président du jury, Alidor Clovis Mwamba Ntita Kayembe, professeur émérite congolais résidant à Melbourne, la remise des prix aux gagnants sera organisée ultérieurement. Mais à titre indicatif, il a été remis aux récipiendaires les livrets des messages n° 1 et n° 2 au peuple congolais pour la refondation de l’état de droit et la réhabilitation des valeurs démocratiques en RD Congo, du patriarche Alexis Mutanda Ngoy-Muana, le Secrétaire Général honoraire de l’UDPS, en sa qualité du Président d’ADAM (Les Amis d’Alexis Mutanda).
En attendant ce faire, les trois poèmes gagnants seront publiés dans tous les medias qui acceptent les recensions de l’initiateur du PRL, Jean-Paul Brigode ILOPI Bokanga, notamment Media Actualité, où il preste comme Directeur de Rédaction, Regard’Afrique Mag de Paris, où il travaille comme Directeur de Rewriting et Stratégie et Rédacteur en chef, Tolérance Plus Magazine, où il a œuvré comme Directeur de Publication, pourquoi pas Reveil FM, où il a fait ses débuts dans le journalisme. Et du simple présentateur et producteur du Magazine Forum de la littérature qu’il était au départ, il avait gravi les échelons jusqu’à devenir Directeur d’antenne.
En guise de prolégomène, le président du Jury, Mwamba Ntita Kayembe, avait affirmé que plusieurs textes envoyés au jury du PRL avaient leur côté extatique, voire iconoclaste, ce qui démontre de la vigueur existante, même d’une manière latente, dans la littérature congolaise. Malheureusement, beaucoup d’entre eux ont péché par leur égarement dans le respect du fond et timing fixé. Quant aux œuvres plébiscitées, elles étaient tout simplement remarquables par leurs originalités, leurs fragrances, et leurs envies de vouloir s’écarter des sentiers battus, et d’emporter les lecteurs dans un univers éthéré, où le fantastique se mêle au réel, thèse chère aux surréalistes.

D’après cet érudit, elles interpellent à l’abandon du mimétisme des “lumières” en Afrique. Nos écrivains et penseurs devront se ressourcer à cette métaphilosophie pour que le rhizome fonde donc leur rhétorique. La parodie des poèmes parcourus à rebours révèle leurs moëles substantifiques. « Je ne déconstruis pas mais je démêle ici la date du 30 juin 1960, base de la crise de légitimité au pays ». Comprendre qui pourra !
En guise de peroraison, ce savant congolais qui a fait ses preuves en Australie a affirmé, dur comme fer, que les faits du passé se reproduisent aujourd’hui, tout comme demain, avec la même acuité. C’est pourquoi, comme le disent les balubas du Kasaï, il faut penser rhizome, avait-il conclu.

Quant au secrétaire rapporteur et initiateur de ce prix dit de la Régénérescence littéraire, le poète Jean-Paul ILOPI Bokanga, il avait rappelé à l’assistance que, sauf cas fortuit, le PRL sera organisé chaque fois que son anniversaire d’âge sera en conjonction avec son jour de naissance, c’est-à-dire un dimanche, comme c’était le cas le dimanche 19 janvier 2025. Il conservera toujours son caractère de bonhomie, mêlé d’une quête d’exigence du beau, du vrai et du bien, qui débouche au merveilleux.
Pour ce qui est de Media Actualité, partenaire naturel de cet événement, il dit tout simplement félicitations aux lauréats de ce prix qui s’organise à la bonne franquette, mais avec une dose de rigidité digne de ses membres de son jury ! Et bon vent à son initiateur, dans toutes les directions que lui indiquent ses talents multiformes, pour réussir sa rentrée littéraire 2025.
Rédaction