Le 9eme anniversaire de la mort de Papa Wemba, marqué par l’exposition 100 % Star !

Culture
Partager via :

La célébration du 9eme anniversaire de la disparition de Papa Wemba, cette icône de la musique africaine décédée sur scène le 24 avril 2016 à Abidjan en Côte d’Ivoire, a eu lieu le jeudi 24 avril 2025, au moment où le monde entier pleure le Pape François, que la célébrité musicale ici mise en exergue admirait tant, en sa qualité de fervent chrétien catholique. Outre ce deuil planétaire, il y a aussi la mort du professeur Yves Valentin Mudimbe, un célèbre philosophe, poète, romancier, essayiste et critique littéraire, bref un écrivain congolais de grand renom, qui s’est incrustée d’une manière inattendue dans ce tableau funéraire.

Jules Masua, l’homme du suspense, remettant à Mme Marie-Laure Yohane la veste portée par Papa Wemba lors du tournage du clip de six millions de soucis.

D’après Mme Marie-Laure Yohane, le manager Afrique de la star à jamais disparue, mais qui reste toujours près des coeurs de ses innombrables fanatiques, une exposition dénommée  » 100% Star, Hommage à Papa Wemba » s’est tenue ce jour-là au Musée National de Kinshasa, sis boulevard triomphal, non loin du Palais du Peuple, dans la commune de Lingwala, en sus des cérémonies habituelles, qui ont toujours émaillées cette journée commémorative, notamment la visite de la tombe du très cher disparu à la Nécropole de la Nsele entre Ciel et Terre par les parents, amis et fanatiques, la messe de suffrage souvent dite à la paroisse St Joseph du quartier Matonge à Kinshasa, le démarrage du Festival Papa Wemba au Couloir Papa Wemba (ex couloir Madiakoko), toujours au quartier Matonge, etc.

Ladite exposition a mis en lumière plusieurs facettes, souvent méconnues, de cette grande légende de la Rumba Congolaise et de la Musique Africaine. A titre indicatif, les observateurs de la scène musicale africaine mentionnent des faits saillants comme par exemple celui d’avoir trôné sur la musique congolaise moderne jeune cinq ans durant, de la sortie officielle de son orchestre Viva La Musica en 1977, jusqu’à la veille de son départ en 1982 pour le vieux monde, à la conquête d’une notoriété internationale. Dans la foulée, on dit encore de cet aède monumental qu’il est le deuxième artiste congolais, après son mentor Tabu Ley Rochereau, à signer avec une maison de production internationale, le « Real World » de Peter Gabriel pour son cas. Avec ladite maison d’édition, il va sortir trois superbes albums : « Le Voyageur » en 1992, « Émotion en 1995 » et Molokaï en 1998. Ainsi sera-t-il le premier artiste congolais à s’imposer sur la scène musicale de la World music.

Grâce au succès récolté dans le showbiz international, il a fait à plusieurs reprises le tour du monde, avec toutes ces grandes tournées reussies aux États-Unis, en Europe et en Asie, précisément au Japon, où il compte des milliers de fans. On parle souvent du concert avorté entre Papa Wemba, le Roi de la Rumba Congolaise et le très célèbre Michael Jackson, celui de la Pop Music à Tokyo. En 1993, Il a assuré la première partie de la tournée mondiale de Peter Gabriel, ce qui a assuré une grande visibilité à ses prestations et à ses titres comme « Maria Valencia », « Yolele », « Show me the way », « Sofélé » et tant d’autres, qui l’ont mis au piédestal de la musique internationale. Dès 1995, son succès est allé crescendo, surtout après la sortie de son album « Émotion » qui, selon certains commentateurs, a été vendu à plus de 500.000 exemplaires, au pays de l’Oncle Sam, et y a été certifié disque d’or.

Au cours de sa carrière musicale, Papa Wemba a collaboré avec un nombre incroyable d’artistes musiciens congolais et étrangers. Outre ses amis de Zaiko Langa Langa, comme Evoloko Jocker, Bozi Boziana, Nyoka Longo, Bimi Ombale, on cite Wendo Kolosoy, Tabu Ley Rochereau, Martin Meissonier, Peter Gabriel, Ray Lema, Manu Dibango, Angélique Kidjo, Maika Munan, Koffi Olomidé, Youssou N’Dour, Lokua Kanza, Singuila, Diamond Platinumz, Pepe Kallé, Félix Wazekwa, Wendo Kolosoy, Emeneya, Général Defao, Niarkos Mombele, JB Mpiana, Lutumba Simaro et tant d’autres. Il est de notoriété publique que presque toutes les figures de proue de la nouvelle génération de la Rumba Congolaise ont travaillé avec celui que d’aucuns appellent le « le Formateur des idoles Mzee Fula Ngenge » ou avec ceux qui ont été ses épigones. Comme l’a dit Sam Manguana, le grand chanteur de la Rumba Congolaise d’origine angolaise, presque tous les jeunes de deux Congo ont calqué leur musique sur celle de Papa Wemba, chacun bien sûr avec sa sensibilité et ses particularités.

En 1987, avec le film « La vie est belle », dont il a joué le rôle principal, Il s’était lancé dans la carrière cinématographique. Les chroniqueurs signalent également qu’il est l’auteur d’une grande partie de la bande originale dudit film. En 1997, on le voit apparaître dans « Combat de fauves » de Benoît Lamy, et en 1999, deux de ses titres, Maria Valencia et le Voyageur, avaient été choisis par le réalisateur italien Bernardo Bertolucci pour son film « Paradiso e inferno ». Pour clore ce chapitre, on l’avait en 2012 revu dans un film dramatique belge titré « Kinshasa Kids ».

Bakala dia Kuba est également connu pour son amour des frusques. Depuis la deuxième moitié des années 1970, le monde de la mode l’a hissé au rang d’un des plus célèbres représentants du mouvement de la SAPE ( Société des Ambianceurs et des Personnes Élégantes). Toutefois, la plus grande consécration de sa longue carrière artistique est venue de l’Union Africaine, qui a fait de la commémoration du jour de sa mort celle de la célébration de la musique africaine. Avec tout ce qui a été dit ci-haut, quoique d’une manière succincte, il est sans conteste que cet homme qui a été à sa mort élevé à titre posthume au rang de « Commandeur de l’Ordre National de la Côte d’Ivoire » et de « Grand Officier de l’Ordre National Lumumba-Kabila » dans son pays – la RDC-, a bien mérité son surnom de « 100 % Star ».

Quant à l’initiative de « l’exposition 100 % Star », elle est l’œuvre du Musée de la Rumba, qui a installé ses pénates dans l’ancienne résidence du défunt chanteur, sur l’avenue de la Forêt, à quelques encablures du quartier commercial de Kinshasa-Ma Campagne, lieu acquis par le gouvernement congolais depuis plus ou moins cinq ans. Son objectif est de permettre au grand public de découvrir de visu les trophées, les photos et vidéos inédites, les fringues, les tableaux, les films, les disques, les livres, les carnets intimes et autres instruments de travail du de cujus. Elle se déroule donc du 24 avril au 11 mai 2025 au Musée National de la RDC, sis boulevard triomphal, avec comme point d’orgue le vernissage qui a eu lieu le même jeudi 24 avril 2025. D’après ses initiateurs, l’Institut des Musées Nationaux du Congo a surtout organisé cette grandiose activité, pour souligner en gras l’immense contribution artistique de ce barde exceptionnel au patrimoine culturel congolais.

Il convient de signaler qu’en marge de ladite exposition, un geste symbolique mais costaud a été posé le vendredi 18 avril 2025 par M. Jules Masua, un des grands amis de l’illustre disparu, qui a soutenu cette heureuse initiative en faisant aux organisateurs le don de la veste portée par le défunt artiste-musicien dans le clip de la célèbre chanson « Six Millions Ya Ba Soucis », interprétée en featuring avec Nathalie Makoma, dans l’album « Notre Père ». Cet habit emblématique fait désormais partie des reliques qui seront exposées lors de cet événement qui commémore aussi les prouesses vestimentaires de « Kunzi Lélé », autrement dit « Le roi de la Sape ».

Par ailleurs, les fans du Kuru Yaka du village Kembali-Mai, un petit bled perdu au fin fond de la province du Maindombe, non loin de la grande Forêt équatoriale, ont également rendu un vibrant hommage à leur « Vieux Bokul ». Ladite activité a été faite autour du biographe officiel de l’illustre disparu, qui n’est autre que le soussigné, qui y séjourne entre autres pour préparer la sortie dans les jours qui viennent de son livre titré « Un autre regard sur Papa Wemba ».

Jean-Paul Brigode ILOPI Bokanga/Directeur de rédaction.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *