Enfin une campagne de vaccination contre le paludisme dans la province du Maindombe !

Santé
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La province du Maindombe semble depuis la nuit des temps être un grand foyer du paludisme, eu égard au fait que les moustiques y ont élu domicile. Cette région endémique comprend en effet des régions marécageuses et celles entourées des cours d’eau, qui incluent notamment la contrée comprise entre les cités de Mushie et Nioki, sans oublier des agglomérations comme Kutu, Bokoro, Kutu Muke, ou Kimbambili. C’est donc dans cet espace qu’on trouve le Village Kembali-Mai, où nous avons assisté en date de jeudi 22 mai 2025, de 8 h 00 à 18 h 00, à une séance de vaccination contre la malaria, sponsorisée par plusieurs agences internationales, notamment le PEV, le PNCPS, le GAVI, le PATH, l’UNICEF, etc., sans oublier le ministère de la santé publique, hygiène et prévoyance sociale de la RD Congo.

Hermès Botekebe, l’infirmier titulaire du poste de santé du Village Kembali, posant avec la maman du premier bébé vacciné lors de la campagne contre la paludisme.

le paludisme est une maladie infectieuse transmise à l’homme par la piqûre des moustiques, notamment les anophèles ,femelles infectées. Les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes constituent les cibles les plus fragiles. La fièvre, les maux de tête, l’anémie, le vomissement, les frissons et les courbatures s’avèrent être les symptômes développés par les personnes souffrant de cette pathologie qui tue plus que le Sida à travers le monde.

La prévention antipaludique est basée sur plusieurs éléments, dont notamment le vaccin chez les enfants de 6 à 23 mois, le traitement préventif intermittent chez la femme enceinte, l’usage de la moustiquaire imprégnée d’insecticide, ainsi que l’assainissement du milieu. Les sujets vaccinés contre le palu reçoivent en principe 4 doses, pour rendre la protection contre cette maladie efficiente. Il sied alors au sujet ayant reçu la dose de respecter le calendrier de vaccination. Des effets secondaires bénins comme la fièvre, l’irritabilité, la douleur et le gonflement au point d’injection sont quelquefois perceptibles. Au cas où lesdits effets se manifestent, il est conseillé de ramener la personne en question à l’hôpital ou dans un centre de santé.

Selon M. Hermès Bokekebe,
l’infirmier titulaire du poste de santé du village Kembali, c’est pour la première fois que l’aire de santé de Kimbambili, dans la Zone de Santé de Nioki, territoire de Kutu, bien entendu dans la province du Maindombe, dans laquelle se trouve son poste de santé, organise ce genre d’opération. Il faut en outre signaler que c’est également pour la première fois qu’un vaccin contre le paludisme a été mis au point. Malheureusement, cette opération avait été un peu entachée par une sorte de réticence émanant de la population paysanne, qui se méfie des vaccins proposés par les agences sanitaires internationales, suite à une intoxication ayant eu cours dernièrement à travers la toile. En effet, certains complotistes avaient décrété à travers les réseaux sociaux que la communauté internationale cherche à éliminer les africains via des vaccins aux desseins nuisibles, certains esprits faibles de la campagne semblent avoir adhéré à cette fumisterie. De là à influencer leurs autres comparses, ils ne firent qu’un petit pas ! Dans le cas de l’espèce, sur 43 vaccins reçus, jusqu’à la mi-journée, juste une dizaine d’enfants avait reçu sa cure vaccinale, alors que, selon les estimations, une centaine de sujets étaient vaccinables, avait-il regretté.

Notre interlocuteur en avait profité pour expliquer à nos lecteurs que les zones de santé sont une sorte de partenariat entre l’état congolais et les populations locales, dans le chef d’assurer la santé publique. Le rôle de l’état dans ce deal consiste à pourvoir ce communautaire en personnels soignants, en médicaments de base et en traitements préventifs. Cependant, beaucoup de plaintes en rapport avec la modicité des produits alloués mensuellement à chaque entité sanitaire ont été enregistrées. En effet, cette dotation insuffisante, pour ne pas insignifiante, oscille souvent entre dix ou vingt plaquettes des médicaments anti-palu, pour soigner plus ou moins 70 cas.

Quant à la population locale, elle a l’obligation de mettre à la disposition du personnel soignant un lieu adéquat pour l’administration des soins, ainsi que des matériels y afférents. Elle doit en outre créer un fonds pour l’achat des médicaments. A travers le Comité de Santé, elle suit de près la gestion desdits matériels et médicaments. Informer la population sur la nécessité d’aller se faire vacciner et se faire soigner au centre au centre de santé, pour éviter l’automédication et la prise des produits indigènes non fiables, ainsi que s’occuper de la salubrité et de la propreté dudit centre, constituent aussi l’une de ses tâches primordiales.

Il va sans dire que beaucoup de ces postes de santé œuvrent dans un état de précarité incroyable et de dénuement permanent. En effet, la plupart d’ accoucheuses et infirmiers ne sont pas encore rémunérés, et vivent des primes provenant de maigres recettes générées in situ. Quand on observe de près le train de vie des hauts cadres du secteur de la santé, il y a vraiment lieu de plaindre ces agents qui œuvrent dans l’arrière-pays, eu égard à leurs émoluments et à leurs conditions de travail extrêmement pitoyables. Mais en dépit de toutes ces difficultés, ces derniers s’attellent à leur tâche avec ardeur et dévouement.
Bravo donc à tous ceux qui se cassent en mille morceaux pour que cette campagne de vaccination contre le paludisme, qui va donc à coup sûr sauver la vie de beaucoup d’enfants de bas âge, se déroule dans le sens des aiguilles d’une montre.

Jean-Paul Brigode ILOPI Bokanga/Directeur de rédaction.

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