Le vendredi 08 août 2025, tout Kinshasa a vécu, en direct du studio Maman Angebi de la Radio Télévision Nationale Congolaise, un évènement majeur : la célébration de 75 ans d’âge et de 55 ans de carrière professionnelle du professeur Antoine Manda Tchebwa Tshia Malu, dans ses multiples postures d’homme de médias et de culture.
Animé par Dieudonné Yangumba Chamberlain, supervisé par Herman Bangui Bayo, ledit événement a été agrémenté par les orchestres Vox Africa du patriarche Jeannot Bobenga Wewando et Bella Bella New look.
Il a connu la participation de plusieurs notoriétés scientifiques, culturelles, médiatiques et littéraires, dont notamment le professeur Kambayi Buatsha, le recteur magnifique de l’Unic, le prof Luk Longonia, le secrétaire général de ladite Unic, le journaliste Jean-Pierre Eale, le chroniqueur musical Natty Lokole Shulungu, etc.
La corporation des hommes de lettres a été représentée par le poète Séraphin Ntsha Otshudi Don de Lomela et le poète Jean-Paul Brigode ILOPI Bokanga, le biographe officiel de Papa Wemba, en leurs qualités d’initiateur et de co-initiateur du « Sacre de l’immortel », une structure qui immortalise ceux qui se sont distingués d’une manière imprégnante dans la création et dans la promotion des œuvres de l’esprit.

Après le mot introductif de Dieudonné Yangumba Chamberlain, le
Maître de Cérémonie de cette manifestation XXL, le micro a été cédé à Herman Bayo Bangui, le président de la commission nationale chargée de la valorisation de la Rumba Congolaise, en sa qualité d’organisateur, pour cironstancier l’événement, tâche à laquelle il s’était acquitté avec brio.
» La cérémonie d’hommage anthume dédiée au professeur Manda Tchebwa a été co organisée par le Ciciba, l’Agence Temps Libre, – ATL- et la commission nationale chargée de la valorisation de la rumba congolaise, avec la coproduction de la Rtnc, à l’occasion de ses 75 ans d’âge et de ses 55 ans de carrière professionnelle, dans le domaine des médias et de la culture.
Je remercie le président de la République pour son implication dans l’inscription de la Rumba Congolaise sur la liste participative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO. Et également le ministre des médias et de la communication pour son parrainage de l’événement, ainsi que la Directrice Générale de la Rtnc, pour nous avoir offert ce cadre mythique du studio Maman angebi, où a évolué professionnellement le prof Manda Tchebwa, en tant que chroniqueur musical.
C’est d’ailleurs cet aspect de sa carrière professionnelle ayant un lien étroit avec son engagement dans la promotion de la Rumba Congolaise, en tant que chroniqueur musical et musicologue, eu égard à ses diverses prestations et publications en rapport avec la musique congolaise moderne, qui a motivé la matérialisation de cet événement. La manif d’aujourd’hui honore également un grand scientifique pluridisciplinaire, qui a mené des recherches dans les domaines de la musicologie, de la sociologie, de l’anthropologie, de l’histoire, de la linguistique, etc, avait attesté Herman Bangui Bayo.
Reprenant la parole, Dieudonné Yangumba avait brossé d’un trait les multiples facettes de l’homme du jour, qui part du jeune journaliste néophyte de la RTNC/Lubumbashi venu à la conquête de Kinshasa en côtoyant plusieurs desks de la Radio Télévision Nationale Congolaise, notamment le sport, la politique, la culture, pour finalement exploser en tant que chroniqueur musical, tâche qu’il a exécutée avec un grand panache pendant une quinzaine d’années, avant de s’envoler vers d’autres cieux, où le réclamaient ses ambitions, notamment le Ngomo Africa et le MASA, avant de postuler pour la direction générale du Centre International de Civilisation Bantou.
Dans son portrait, il mit en exergue les différentes filières de connaissance suivies par le concerné pour parvenir au titre de professeur, ainsi que le fait le professeur Manda Tchebwa a été le fondateur et le premier président de l’ACMCO (Association des chroniqueurd Musicaux du Congo), et a formé plusieurs dauphins qui ont aujourd’hui pignon sur rue, dont les célèbres Zacharie Bababaswe, Serge Kayembe, Mamie Ilela, et lui-même. Pour lui, presque tous les chroniqueurs musicaux éparpillés dans diverses radio télévisions périphériques seraient ses épigones.
Pour permettre à l’homme du de transmettre son message aux téléspectateurs de la RTNC et au public présent à la cérémonie d’hommage
on le mit en contact avec le studio Maman Angebi via un duplex. Après le message vibrant du professeur Manda Tchebwa, Dieudonné Yangumba donna la parole à ses différents invités, qui ont tous dit des mots bienveillants sur différents pans de l’évolution professionnelle et culturelle de cet homme dont la présence à la tête du Ciciba a révolutionné cet organisme.
Après que les artistes Jossart Nyoka Longo, le président du mythique orchestre Zaiko Langa Langa, et Papy Tex Dode Matolu, du trio Kadima de l’orchestre Empire Bakuba, se soient à leurs tours exprimés, à travers des messages vidéos, sur les multiples bienfaits que celui qui a fêté ses 55 ans de carrière professionnelle et ses 75 ans d’âge a faits à la musique congolaise, on passa, par le même procédé, au témoignage d’Asimba bathy, un journaliste et bédéiste congolais de renom. Après qu’il ait fait le tour de table de ses invités, le successeur de Manda Tchebwa à l’animation et à la gestion de l’émission Karibu Variétés avait invité le comité du Sacre de l’Immortel pour la cérémonie y afférente. Prenant la parole à cet effet, le poète Jean-Paul Brigode ILOPI Bokanga avait eu des mots judicieux à l’intention du récipiendaire. Nous vous le reproduisons in extenso ci-dessous :
» A notre très cher professeur Manda Tchebwa Tshia Malu, dont l’élogieux parcours comme homme de médias de culture n’est plus à démontrer, nous exprimons notre gratitude, et notre vive reconnaissance, pour le fait pour lui d’avoir haussé haut levé la culture de notre pays, à travers ses diverses prestations prolifiques et mirifiques.
Son nom est devenu synonyme de la sublimation de la culture congolaise à travers l’espace francophone, pourquoi pas mondial. Comme l’a déjà un intervenant avant, Jean-Pierre Eale pour ne pas le citer, qui a dit que c’est avec Manda Tchebwa que la chronique musicale a quitté le domaine informatif pour entrer dans celui thématique, nous avançons comme certitude que ce grand promoteur, et créateur, de la culture congolaise a été un de ceux qui ont fait sortir ladite chronique musicale congolaise de l’ornière, pour en faire une affaire cérébrale, avec toute la connotation intellectuelle que cela implique, mieux, que cela exige. Notre conviction est qu’il se trouve être un de ceux qui ont concouru à l’éligibilité de la rumba congolaise comme patrimoine international de l’UNESCO.
Comme écrivain, après le général Lonoh Malangi, qui a écrit un essai sur la musique congolaise moderne vers la fin de la décennie 60, le Professeur Manda Tchebwa est venu booster la mémoire collective musicale avec un travail de grande ampleur titré « Terre de la chanson, la musique zaïroise d’hier et d’aujourd’hui », qui reste jusqu’à présent un grand référentiel pour la connaissance de la rumba congolaise. En sus, ceux qui l’ont lu dans notamment « Les Afriques en musique » ou « Aux sources du Jazz noir » savent qu’il a réussi avec une grande maestria à faire la démonstration selon laquelle la célèbre musique latino-américaine ou afro-caribéenne a comme source primordiale le folklore kongo, kongo avec grand K.
Dernièrement, cet auteur a récidivé en sortant deux sacrés bouquins qui remettent la pendule à l’heure, les points sur les i, les barres sur les t, pour expliquer à ses congénères la quintessence de la grandeur musicale de Grand Kallé Jeef, dans un ouvrage titré, si je ne m’abuse, « Grand Kallé, le panafricaniste afro-cubain’, et un autre, intitulé Papa Wemba, sur le trône de la Rumba Congolaise, préfacé par le président de la RDC, Son Excellence Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Nous, les « Papa wembistes », nous lui devons une fière chandelle. Tout le monde devrait cependant savoir que c’est grâce au plaidoyer magistral du Dr Manda Tchebwa, quand il était le Dircab du ministre de la Culture Banza Mukalayi, que la journée de la musique africaine est célébrée le jour de la mort de cette icône de la musique africaine qu’est Papa Wemba, né Jules Shungu Wembadio Pene Kikumba le 14 juin 1949 à Lubefu, dans la province du Sankuru, décédé sur scène le 24 avril 2016 à Abidjan, en Côte d’Ivoire.
Après le Ngomo Africa à Kinshasa en RDC, et le Massa, à Abidjan en Côte d’Ivoire, sa présence à la tête du Ciciba à Libreville au Gabon est un miroir qui fait refléter d’une manière brillantissime la culture congolaise dans sa diversité.
Si on se réfère aux fantasmantes interventions d’Herman Bangui Bayo et du directeur Dieudonné Yangumba Chamberton, qui est un de grands épigones du récipiendaire, celles excellentissimes du professeur Kambayi Bwatsha, Ya Mukolo Oleki bango, et son « petit muncofia », le professeur Luk Longonia, à qui nous disons que cette belle fleur qui a poussé dans le désert, contrairement à d’aucuns, nous, du Comité du Sacre de l’immortel, sommes à l’aise de décréter que M. Antoine Manda Tchebwa Tshia Malu est, et restera IMMORTEL, non parce qu’il ne passera point l’arme à gauche, mais plutôt par ses prestations diverses, en tant que chroniqueur musical, journaliste, écrivain, chercheur, musicologue, professeur, organisateur d’événements culturels, et tutti quanti.
Ainsi, en toute modestie et en toute humilité, traits caractéristiques de notre lauréat, nous lui délivrons ce tableau poétisé, écrit et concocté par le poète et artiste Séraphin Ntsha Otshudi Don de Lomela, l’initiateur et concepteur de ce projet, pour que ses contemporains et la postérité sussent, à partir du désormais jusqu’à dorénavant, que d’ores et déjà, Antoine Manda Tchebwa Tshia Malu, est entré de son vivant dans l’immortalité, comme l’avait déjà dit avant nous le préfacier de plusieurs de ses ouvrages, le professeur Kambayi Buatshia » Ya mukolo oleki bangu ». En tout cas, nous croyons faire œuvre utile en lui remettant en ce jour ledit tableau poétisé, en guise d’un énième diplôme déjà reçu par lui, par le biais du représentant du Ciciba, pour servir à toutes fins utiles, afin de confirmer l’intemporalité de sa féconde créativité. Qu’il en soit ainsi !
La rédaction.