
D’après le gouvernement congolais dirigé par la 1ere ministre Judith Suamwina Tuluka, la rentrée scolaire sus-evoquée est présumée déjà effective à travers toute la République Démocratique du Congo depuis début septembre 2024. Tel n’est pourtant pas encore le cas pour l’ancien domaine privé de la couronne belge lorsque l’État Indépendant du Congo s’était mué en Congo Belge. En effet, partout dans la province du Mai-Ndombe, le boycott de la nouvelle rentrée scolaire semble être un mot d’ordre syndical suivi par presque tous « les chevaliers de la craie blanche ».
A cet effet, une semaine après la date officielle de la reprise des cours, un ergoteur se réclamant du banc syndical local des enseignants s’était crânement égosillé dans l’une ou l’autre de deux radios de la commune rurale de Mushie, pour demander aux parents de garder leurs enfants à la maison, et à ses collègues, de s’abstenir de donner cours, au risque d’encourir de graves représailles.
La raison de cette fâcherie proviendrait d’une méprise datant de 2021, lors du passage éphémère du gouverneur Mputu Paul à la tête de l’entité provinciale sus-mentionnée. En tout cas, les frondeurs semblent accuser les autorités publiques de cette époque d’avoir escamoté un mois de salaire de toute la corporation enseignante de ladite province, pour des motifs jugés sujets à caution. Depuis lors, à chaque régulation de la paie des enseignants, c’est toujours X-1, au point d’amener les ayant droit à exiger hic et nunc le paiement de ce mois omis depuis belle lurette, comme condition sine qua non de la reprise des activités scolaires.
Faute de quoi, les portes des écoles de l’entité provinciale actuellement dirigée par Nkoso Kevani resteront hermétiquement fermées, nous a affirmé une source proche de la centrale syndicale provinciale.

En effet, depuis que cette irrégularité avait été signalée avec véhémence dans un RAP ( Rapport Annuel des Performances), les autorités publiques ayant succédé à Mputu Paul semblent jouer au Ponce Pilate, les loups ne se mangeant pas entre eux.
La colère des adeptes de « Notre beau métier » est également liée au fait qu’ils sont souvent exposés aux divers aléas sociaux. Une fois par exemple qu’un enseignant tombe malade, il n’y a aucune prise en charge sociale prévue par l’état congolais, encore moins par leur organisation corporative. Si l’indisponibilité perdure et nécessite un remplacement, un tiers d’émoluments de l’enseignant indisponible ira dans le compte de son intérimaire. Avec les deux tiers d’un salaire déjà réduite aux portions congrues, le malade est obligé de faire seul face à ses soins médicaux, et paramédicaux. Et si le titulaire malade développe une pathologie qui dépasse six mois sans guérison, il perd ipso facto sa place au profit de l’intérimaire, susurrent d’aucuns.

Par ailleurs, la prime de 100.000 FC promise par le Chef de l’état congolais serait restée jusqu’alors lettre morte dans la province chère à Maurice Mpolo, Joseph Nsinga Udjuu, André Boboliko Lokonga, Aimé Pascal Mongo ou Abdon Etina, l’autorité morale d’Apocm, le parti ayant cette fois-ci placé son joker, le nommé Nkoso Kevani, à la tête de cette entité provinciale.
La colère des enseignants de Mai-Ndombe s’accroît de jour en jour lorsqu’ils apprennent que leurs collègues de la province voisine du Kwilu auraient déjà perçu la moitié de cette manne présidentielle. Il semblerait en effet que les enseignants de la ville de Bandundu, le chef-lieu de la province du Kwilu, essentiellement entourée par les territoires maï-ndombiens de Kutu et de Kwamouth, bénéficieraient déjà de ces avantages décrétés par Fatshi-Béton, via le gouvernement congolais. Mais bizarrement, cette réalité reste encore chimérique dans l’ancien district de Léopold Il.
Ainsi, dans toutes les grandes agglomérations de cette province mi-équatoriale mi-tropicale, en l’occurrence Kwamouth, Bolobo, Yumbi, Mushie, Nioki, Kutu, Semendua, Bokoro, Tolo, Bosobe, Kiri, Oswhe, Inongo et leurs environs, les enseignants perçoivent mal le fait que ces « anciens élèves », devenus gestionnaires de la Res Publica, se mettent à détourner leurs modiques émoluments, de moins de 100 $ par mois, pendant qu’ils apprennent par voie des ondes, des réseaux sociaux ou de la radio-trottoir, que ces derniers s’octroient des revenus mirobolants de plus de 20.000 $ par mois, confirmant de facto cette sentence biblique qui dit : Aux riches, on donnera, et ils seront dans l’abondance, aux pauvres, on arrachera même ce qu’ils ont de plus essentiels.
Pour certains analystes, le gouvernement congolais a tout intérêt à régulariser au plus vite cette avilissante situation; car, en plus de leur mois de salaire détourné, l’inadéquation salariale des enseignants de Maindombe avec ceux des autres provinces fait monter la frustration au paroxysme. C’est dire que le Gouvernement « JST » ne sortirait pas de l’ornière éducationnelle dans la province du Mai-Ndombe, tant que ce feu couverait sous la braise.
Jean-Paul Brigode ILOPI Bokanga/Directeur de Rédaction.