Comme d’aucuns ne sont pas sans savoir, la province du Kwilu, issue du démembrement du Grand Bandundu, vient récemment d’élire son gouverneur de province, presqu’une année et demie après les autres entités provinciales. Et pour cause ? Les évènements à la base du phagocytage du processus électoral dans le territoire de Masi-Manimba ont été un obstacle majeur à l’organisation des élections des gouverneurs et des sénateurs dans la province chère à Pierre Mulele, figure emblématique de la résistance armée contre le régime néocolonialiste imposé au Congo-Kinshasa après l’assassinat du 1e premier ministre du Congo indépendant, le héros national Patrice Emery Lumumba, six mois après la proclamation de l’indépendance de l’ex Congo-belge.
En effet, l’annulation des résultats des élections générales de décembre 2023 à Masi-Manimba avait mis la province du Kwilu dans un chaos institutionnel ayant débouché à une crise politique profonde. Les fraudes électorales, ainsi que des actes de violence orchestrés par certains candidats députés ont été à la base de cette situation délétère, qui a retardé l’organisation des élections du gouverneur et des sénateurs.
Toutefois, la pendule avait été remise à l’heure avec l’organisation des élections du gouverneur, couplées avec celles des sénateurs, le 2 avril 2025 à Bandundu-ville. Pour le fauteuil du premier citoyen de la province, seize candidats s’étaient engagés bec et ongles dans la bataille. Ayant obtenu les 28 voix indispensables pour rafler la mise, Philippe Akamituna Ndolo avait été élu gouverneur de la province du Kwilu, succédant ainsi à Félicien Kiway Mwadi, qui a dirigé d’une manière transitoire ladite province. Son poursuivant, M. Sindani Donald, n’avait eu que 11 voix, tandis que le candidat Mabiku Steve est arrivé en 3eme position, avec 5 voix. Quant à M. Rombeau Fumani, il n’avait été crédité que de 2 voix, lorsque tous les candidats restants n’ont pu avoir qu’un résultat nul.
Au grand plaisir de la population multiethnique de l’ex Banning-ville, un leader du chef-lieu de la province du Kwilu, en sa qualité de médecin, d’opérateur économique et de politique résidant in situ, l’a emporté haut la main, sous la bannière de la coalition AACPG, dirigée par l’honorable Pius Mabiulu, président du Congrès National Congolais, membre de la coalition parlementaire dite « Union Sacrée de la Nation ». L’heureux élu a comme colistier le prof Espoir Masamanki, de l’UDPS/Tshisekedi, en sa qualité de Vice-gouverneur, nous a informé M. Jean-Jacques Muwoko, le directeur de cabinet honoraire du président sortant de l’Assemblée Provinciale siégeant à Bandundu-Ville, actuellement conseiller principal et chef de section du bureau d’études de l’organe délibérant de la province du Kwilu. Il sied de préciser aussi que notre interface est également un enseignant chevronné, chef des travaux à la section Français et littérature africaine de l’Institut Supérieur Pédagogique de Bandundu, et doctorant au Cepromad.
Mentionnons en outre que sur les 69 candidats en lice pour les élections sénatoriales, quatre seulement avaient remporté la palme pour représenter la province du Kwilu à la Chambre Haute du parlement national, en l’occurrence les honorables Papy Labila Nkalim, Willy Itshundala Assang, Mabaya Gizi Jean Philbert et Marianne Bakiele, avait-il poursuivi.
Maintenant que le temps des effervescences et autres exubérances semble de plus en plus derrière, le nouveau chef de l’exécutif provincial du Kwilu est attendu sur le volet de la matérialisation de ses promesses électorales. Le public chuchote déjà que depuis qu’il a revêtu la toge du représentant local du magistrat suprême, cet élu du peuple au suffrage indirect serait disparu des écrans radar. Le plus dur est donc devant lui, maintenant qu’il vient d’annoncer les couleurs avec l’investiture de son gouvernement et le dévoilement de son programme d’action. Affaire à suivre de très près !
Jean-Paul ILOPI Bokanga/Directeur de Rédaction.
