Devant les tergiversations répétées du gouvernement congolais, le SIRAP hausse le ton. En effet, dans une série de correspondances transmises aux plus hautes autorités du pays, ce syndicat exige le paiement hic et nunc des arriérés de salaires et autres primes dus à plusieurs structures publiques, sous peine de l’organisation d’un sit-in national prévu à Kinshasa le 10 octobre prochain.
Les entités concernées par cette action d’envergure sont nombreuses. On cite notamment l’Office des Voiries et Drainage (OVDA), l’Office National de l’Hydraulique Rurale (ONHR), la RTNC, la RENATELSAT, l’ACR, les techniciens de l’ITP ainsi que les éducateurs sociaux relevant du ministère des Affaires sociales. Selon le syndicat précité, le cas le plus alarmant reste celui de l’ONHR, dont les agents n’ont perçu aucun rond comme émoluments depuis l’année 2020.
- Cinq années d’impaiment, c’est inexcusable dans un état de droit, fustigent les cadres et employés de cet office.
Le SIRAP, qui affirme avoir obtenu une promesse de règlement de ces arriérés pour le quatrième trimestre 2025, réclame néanmoins des garanties écrites aux autorités compétentes, en l’occurrence les ministres du Budget, de la Fonction publique et des Finances. Ces derniers ont été spécifiquement tenus à confirmer par écrit, avant le 6 octobre, que les instructions nécessaires à la matérialisation de ce dessein ont bel et bien été transmises à la Direction de la paie.
Dans le cas contraire, ladite centrale syndicale annonce qu’à partir du 10 octobre 2025, les agents affiliés au SIRAP vont s’amasser devant le bâtiment TOLOBI, siège du Centre Financier, pour un sit-in illimité. « Tokoya kaka na basali nionso ya l’État, na bitoko na biso kovanda pe kolala liboso ya Centre Financier », avertissent ses responsables. Dans la langue de Voltaire, cette assertion voudrait tout simplement dire : « Nous viendrons avec tous les agents de l’État, avec nos nattes (et nos matelas), pour nous installer, voire dormir, devant le Centre Financier, afin que justice nous soit faite».
Dans une correspondance officielle adressée au gouvernement congolais, le camarade Paul Yapay Makengo, le président du SIRAP, dénonce le caractère inhibiteur et outrageant des promesses non tenues. « Vous ne pouvez pas continuer à nous humilier jusqu’à la moelle épinière. Vos promesses politiciennes deviennent trop fallacieuses », s’insurge-t-il.
La correspondance dont question ici a été transmise à qui de droit, avec copie réservée à la Présidence de la République, à la Primature, aux vice-premiers ministres concernés, à la vice-ministre des Finances, ainsi qu’aux directeurs généraux et chefs de services des structures concernées. Le message est donc clair : les agents de l’État exigent des actes, et non des discours tendant, comme d’hab, à les emberlificoter.
Toutefois, le SIRAP affirme rester ouvert à tout dialogue constructif jusqu’au 10 octobre 2025, tout en prévenant le banc employeur qu’il ne se fera pas marcher dessus, si les revendications ci-haut exprimées sont de nouveau envoyées aux calendes grecques. Cependant, jusqu’à ce jour, aucune réponse officielle concrète n’a été rendue publique quant à ce. Le bras de fer engagé entre les agents publics et l’état congolais, via le syndicat susmentionné, risque donc d’être volcanique. Qui vivra verra !
Gael kabuya le cosmos