Une des trouvailles les plus admirables de la Délégation de Wallonie-Bruxelles de Kinshasa se trouve être l’organisation depuis neuf années consécutives de la « Grande Rentrée Littéraire de Kinshasa ». Comme l’a souligné à plusieurs reprises l’écrivain Richard Ali, le responsable de la bibliothèque du centre susmentionné, cette grande messe dédiée à la littérature devient le passage obligé de la découverte et de la confirmation des talents littéraires en RDC.
L’édition qui vient de tirer les rideaux avait comme thématique principale « Voix des femmes, échos de résilience. Quand la littérature bâtit la paix ». Elle avait démarré les hostilités dans la matinée du jeudi 18 septembre écoulé, pour tirer les rideaux le samedi 20 du même mois presqu’aux heures vespérales, par le partage d’un verre de limonade et de bière.
Le Jour 1 avait à son menu principal l’ouverture du Grand Marché du livre, sur l’avenue de la Nation, dans la commune de la Gombe, tout juste devant la bibliothèque dudit Centre. Outre les discours officiels, le public a eu à se régaler dans la matinée avec des poèmes slamés, ainsi que l’exposé inaugural intitulé
« Raconter pour construire et se rapprocher : l’équilibre délicat entre espoir et réalités dans la fiction », fait par l’écrivaine Belge Fabienne Zutterman, l’invitée d’honneur de cette édition, dans la salle polyvalente de la délégation de Wallonie-Bruxelles à Kinshasa.

La rubrique « Spécial ÉDITIONS MABIKI », avec comme thème « L’écriture au service de l’identité : transmettre, célébrer, sauvegarder », avait entre autres proposé à l’assistance un Double vernissage en rapport avec les ouvrages titrés « Kulumbimbi : Testament du Roi Kongo » et « Origines bantoues des langues occidentales » de Bayuwa di-Mvuezolo, sous la modération de Nduki Sensei, le présentateur de l’émission littéraire Scripta manent.
Les éditions KIVU NYOTA avaient également été à l’honneur, à travers une table ronde spéciale dont la thématique principale avait été : « Ecrire pour la Paix : l’écriture, une arme contre les conflits ». Il eut lors de Panel la présentation, le vernissage
et les discussions, à travers l’hommage rendu aux auteurs et opérateurs culturels de l’Est de la RDC, dont notamment Guillaume Bukasa, avec son ouvrage titré « Naître femme c’est deux être homme », Dimitri Hebena, avec son roman nommé « L’ombre d’un cœur, Mbuku Nuni, qui a publié le recueil de poèmes intitulé « Dans ma nouvelle posture, Gustave Kemu, avec son ouvrage « Le cri étouffé d’un peuple massacré ». Ladite activité avait été organisée à la cour de la délégation de Wallonie-Bruxelles à Kinshasa, modérée par Nduki Sensei, le présentateur de l’émission Scripta Manent.

L’après-midi du premier jour de ce grand rendez-vous des amoureux des belles-lettres avait commencé par un atelier d’écriture organisé dans la salle polyvalente de Wallonie-Bruxelles de Kinshasa, avec Fabienne Zutterman, dans le rôle, cette fois-ci, de magister. Cette activité avait été ouverte à tout faiseur de la littérature, voulant performer son art d’écrire.
Cet atelier d’écriture a été suivi d’une séance spéciale de vernissage dite REGARDS CROISÉS sur Écrire au féminin : au-delà des mots, un impact social ! », avec Mélissa Kayumba ZUULA, auteure de l’ouvrage » Les Sentiments des différents », publié aux éditions Domi, Bernadine Sikwaya, auteure de » Portraits des paysannes congolaises », et Mildred Moukenga, avec son ouvrage intitulé « Enky et Contes de Mili », publié aux éd. Nyuki, sous la
modération de Grâce Kakera, la présidente de l’AJECO (Association des jeunes écrivains congolais).
« Le pouvoir des mots : quand l’écriture motive, change et sauve des vies !» avait été ce sujet ayant donné carte blanche aux auteurs des éditions Afrik’a, dont notamment Arsène Baba Kitoro, l’auteur du livre titré « Un meilleur lendemain est possible », et Pierre Ngindu, celui de l’ouvrage intitulé « Munkamba : Cette femme qui porte l’enfant », pour croiser le fer avec le public, toujours sous la modération de Grâce Kakera.

La deuxième journée de cette grande messe littéraire a elle aussi présenté un programme aussi séduisant que celui de l’ouverture. En effet, dans la matinée du vendredi 19 septembre 2025, le premier panel, intitulé « L’HEURE DU CONTE ET DE LA BD : QUAND LES HÉROS PRENNENT VIE À KINSHASA », avait été organisé dans la cour du CWB de Kinshasa. Sous la moderation de José Bau, cette activité avait fait découvrir au public Jovitha, avec son conte titré « Jo betela ngai lisolo, Prisca MENA, auteur de « Libala Business », Claudeo Nsiala, avec Kizamba 3, Edimo Molakisi, et son « NTWALI na nse ya monkole », Jean-Jacques Kalombo, l’auteur de l’ouvrage titré « Tito à l’école de la sagesse », Mola Boyika, avec son livre au titre saugrenu de « Kuluna Girls », sans oublier Ya Fofo, avec « Esprit Lumumba », voire « Santa KAKESSE, auteur de « 207, Nfumu Buku ». Les élèves et autres écoliers de la place, le public-cible de cette activité, en avaient eu pour leur compte, et surtout, pour leur plaisir.

Néanmoins, on ne peut pas ne pas donner une mention absolument spéciale à cette belle Conférence d’hommage à VY Mudimbe, organisée à l’université Pédagogique Nationale, dans la commune de Ngaliema, suivie du vernissage du livre : « V-Y. MUDIMBE ET MOI : La latinitas au cœur d’une amitié », de José Mambwini Kivuila-Kiaku, paru en 2025 chez L’harmattan, à Paris. Sa très gracieuse Grace Kakera en était encore une fois l’égérie.
A travers une table ronde nommée « SPÉCIAL PLUMES FÉMININES », avec comme orientation thématique la « Parole aux femmes, Parole de femmes : entre mémoire et militance », Fabienne Zutterman, la marraine de cette édition, venue spécialement, comme déjà dit ci-haut, de la Belgique pour cette fête littéraire, avait réapparu sur scène pour parler de l’ouvrage « L’Afrique pour se perdre », paru aux éditions Empaj.
Christiana Arama a présenté, elle, son recueil de poèmes intitulé « Quand la nuit embrasse le jour », publié aux éditions « Plume aiguisée », tandis que
la grande poétesse de la génération post-précurseurs, Marie-Eugénie Mpongo, ancienne lauréate du Prix Léopold Sedar Senghor, était venu parler de son recueil de poèmes en lingala au titre prémonitoire de « Lumumba matanga esila te », publié aux éditions Molakisi. Do Nsoseme avait bouclé la boucle avec son ouvrage intitulé « Ngambo ya Congo », publié en 2025 aux éditions Mesdames, à Kinshasa. La cour de la délégation Wallonie-Bruxelles avait servi de réceptacle à cette rencontre placée sous les bons auspices du Café littéraire de Missy. Naturellement, le célèbre Christian Gombo, autrement dit l’écrivain maudit, avec sa gueule d’adonis et son embonpoint qui prend de plus en plus de la rondeur, en avait été le maître de cérémonie, disons le seul homme parmi tant d’amazones, dont la seule arme était la plume.

L’après-midi de la deuxième journée avait commencé par le programme dit « La Littérature en lingala : Spécial Poésie na Lingala », avec une carte blanche donnée à Pat le Gourou et Edimo Lumbidi Molakisi, à la Cour de la Délégation Wallonie-Bruxelles.
Les Vernissages du recueil de poèmes en lingala « Mokitani » de Pat Le Gourou, préfacé par le mythique artiste musicien Koffi Olomidé, publié chez Buku
bwa Molaksi à Kinshasa, ainsi que de « Milelo », du prof Edimo Lumbidi, avaient lieu lors de ce panel.
Quant au dossier dit Regard littéraire sur les blessures Invisibles, il avait été focus sur « Yannick Diyoka », avec le vernissage dans la cour de la Délégation Wallonie-Bruxelles de Kinshasa de son roman titré « Je n’ai pas demandé de naître », paru aux éditions du Fleuve Kongo, avec Medi comme modérateur. Mention très spéciale à la merveilleuse recension du prof Jean-Marie Ngaki de l’institut National des Arts de Kinshasa sur cet ouvrage un tantinet petit mais absolument costaud.
Au finish, le théâtre s’était mêlé à la danse, avec ce monologue titré « Cette lettre que je n’écrirai peut-être jamais », de Jocelyn Danga, le lauréat du concours littéraire de la 9eme édition des Jeux de la Francophonie, ceux qui ont dernièrement eu lieu à Kinshasa, grâce à une judicieuse interprétation du comédien Dikondo Moise, laquelle avait plongé les personnes présentes dans la salle polyvalente du Centre Wallonie Bruxelles de Kinshasa dans une réelle catharsis. En effet, cette pièce de théâtre, parue aux éditions Nzoï à Kinshasa, explore les thèmes de séparation, voire de deuil, en montrant, à travers le regard d’un enfant, la face cachée de l’époque dans laquelle nous vivons.
Nos lecteurs liront assurément avec plaisir la suite des péripéties de ce festival dédié aux belles-lettres dans nos prochaines éditions. Celle-ci nous fera découvrir comment les lampions de la 9e Grande Rentrée Littéraire de Kinshasa s’étaient éteints.

En attendant, Media Actualité félicite tous les acteurs de cette réussite à travers leurs collaborations diverses avec la délégation de Wallonie-Bruxelles de Kinshasa. Lesdites félicitations vont surtout au romancier Richard Ali, lauréat du prix Mark Twain et responsable de la bibliothèque du CWBK, ainsi qu’à Mme Cécile Djunga, cette célèbre actrice et comédienne belge d’origine congolaise, nouvellement promue comme Directrice du Centre Wallonie-Bruxelles de Kinshasa, sans oublier leurs collaborateurs, pour la réussite de ce grand événement littéraire.
Jean-Paul ILOPI Bokanga, Directeur de Rédaction.